domingo, 23 de marzo de 2008

Rues maintes fois parcourues...


Rues maintes fois parcourues depuis tant d'années.
Les changements y sont lents.
Lente y est la vie.
Certaines physionomies connues à force d'être rencontrées soudainement disparaissent.
Les vitrines des boutiques se renouvellent tout en se ressemblant.
Il y a des magasins dont les propriétaires ne se montrent jamais.
Vieux magasins.
D'autres qui incitent à la dépense.
Il y a un chien noir aux oreilles cassées assis devant une entrée.
Un vieux chien qui ne se laisse pas approcher.
De vieilles personnes marchent lentement.
Avec de vieux vêtements aux couleurs usées.
Les trottoirs sont étroits.
Peut-être ces rues ne mènent-elles nulle part.
De vieilles personnes qui rentrent chez elles.
Vient une heure où les perspectives raccourcies se font désertes.
Heure de cette atroce agonie qu'on appelle le crépuscule.


Calles muchas veces recorridas…

Calles muchas veces recorridas desde hace tantos años.
Allí son lentos los cambios.
Allí es lenta la vida.
Algunas fisonomías conocidas de tanto encontrarlas allí desaparecen de pronto.
Los escaparates de las tiendas se renuevan sin dejar de parecerse.
Hay algunas cuyos propietarios nunca se dejan ver.
Viejas tiendas.
Otras que incitan a gastar.
Hay un perro negro de orejas quebradas sentado delante de una entrada.
Un perro viejo que no deja que se le acerquen.
Personas mayores caminan lentamente.
Con viejas ropas de colores desvaídos.
Las aceras son estrechas.
Quizás estas calles no lleven a ninguna parte.
Personas mayores que vuelven a sus casas.
Llega la hora en que las perspectivas acortadas se quedan desiertas.
Hora de esa atroz agonía que llamamos crepúsculo.

Naître

Plus je regarde à mon passé
Et plus je m'apparais béant
Terreur d'être sans fondement
O ma mère terre où es-tu

Tant aimé j'ai aimé si peu
Qu'encore aujourd'hui je ne sais
Quel sens donner au mot donner
O ma mère terre où es-tu

Pardonnez-moi j'ai trop reçu
Sans en être jamais conscient
Coupable de ce manquement
O ma mère terre où es-tu

Toi qui seule m'auras manqué
Jamais je ne fus ton enfant
Vieux je t'appelle maintenant
O ma mère terre où es-tu

La lie du non-amour sans fond
Me vient aux lèvres comme aux yeux
C'est son dégoût qu'en tout je veux
O ma mère terre où es-tu

Qui me rendra ce goût perdu
Sans l'avoir possédé jamais
D'avoir aimé ce que j'aimais
O ma mère terre où es-tu

Cette mort que je sens en moi
Me tendre un sein bruni au brou
Et me bercer au fond du trou
O ma mère terre est-ce toi

Aimer c'est naître de ma mort
Quelqu'un avec ma propre voix
A grand effort m'arrachera
O terre ô mère qui me tues


Nacer

Cuanto más considero mi pasado
Tanto más me veo entreabierto
Terror de existir sin cimientos
Oh madre mía tierra dónde estás

Amé tanto amé tan poco
Que todavía hoy ignoro
Qué sentido darle al verbo dar
Oh madre mía tierra dónde estás

Perdonadme he recibido demasiado
Sin que jamás me diese cuenta
Me reconozco culpable de esa falta
Oh madre mía tierra dónde estás

Tú la única que me habrás faltado
Yo que jamás fui tu hijo
Ahora ya viejo te invoco
Oh madre mía tierra dónde estás

Las heces del no-amor sin fondo
A los labios me suben y a los ojos
Es su náusea lo que en todo busco
Oh madre mía tierra dónde estás

Quién me devolverá ese gusto perdido
Sin haberlo poseído nunca
De haber amado lo que amé
Oh madre mía tierra dónde estás

Esta muerte que siento cómo en mí
Me tiende un seno ennegrecido
Y que en el fondo del pozo me acuna
Oh dime madre mía tierra si eres tú


Amar es nacer de mi muerte
Alguien con mi propia voz
Me arrancará con gran esfuerzo
Oh tierra oh madre que me matas